Saintenac Cyrille

Saintenac Cyrille

2009-Mar -- Analyse de la distribution des crossing-overs sur le chromosome 3B du blé tendre (Triticum aestivum) et des facteurs influençant cette distribution

Les crossing-overs (CO) sont indispensables dans la création variétale pour permettre l’introgression de régions d’intérêt dans les variétés agronomiques d’espèces cultivées telles que le blé tendre (Triticum aestivum L.). Afin d’évaluer l’impact des facteurs qui influencent leur formation, nous avons entrepris une caractérisation fine de leur distribution sur le plus grand chromosome (chromosome 3B, 995 Mb) du blé tendre en s’appuyant sur la carte physique récemment développée et le séquençage de quelques régions de plusieurs mégabases. La comparaison entre une carte génétique dense (102 marqueurs) et une carte physique de délétion montre que 77 % des CO sont présents dans les régions distales couvrant seulement 25 % du chromosome. La comparaison de différentes cartes génétiques montre de plus que cette distribution est conservée entre populations avec cependant des différences de taux de CO locaux entre populations mais également entre méiose mâle et femelle. Cette distribution est influencée par une interférence positive forte à des distances inférieures à 10 cM. Cependant, les faibles fréquences de CO observées au sein des régions proximales restent inexpliquées. En effet, la faible augmentation du taux de CO observée au sein des régions proximales placées en position distale suggère que la position proximale de ces régions sur le chromosome ne semble pas responsable de leur faible fréquence de CO. De plus, nous avons montré que ces faibles fréquences ne seraient pas non plus dues à une divergence de séquence entre chromosomes homologues au sein des régions proximales, la fréquence de CO étant toujours aussi faible au sein de celles-ci entre deux chromosomes homozygotes. En revanche, l’analyse à l’échelle d’une région séquencée de 3.1 Mb indique que les fréquences de CO importantes sont fortement corrélées avec la présence de gènes. L’inhibition de la formation des CO au sein des régions proximales pourrait ainsi s’expliquer par la présence de gènes en quantité moins importante dans ces régions comparées aux régions distales.

[Télécharger le pdf]